Le local de la Montagne d’Or vandalisé
Dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, les locaux de la montagne d’or à Rémire-Montjoly ont été vandalisés : un graffiti réalisé avec « le sang de la Guyane » a été peint sur la vitrine de la compagnie minière. Les réactions ne se sont pas faites attendre, l’entreprise a porté plainte (en précisant vouloir « privilégier le dialogue (…) dans un climat serein et apaisé » avec la population), tandis que la FRBTP a condamné « avec la plus grande fermeté » ces actes qui « déconsidèrent » les projets d’initiatives privés et a appelé à la responsabilité de chacun malgré les « passions » que suscite ce projet.
La FedomG*, par la voix de sa présidente Carol Ostorero, a vertement reproché « le ton radical utilisé par le collectif Or de question pour faire naître un sentiment de rejet et de psychose sociale » vis-à-vis de la Montagne d’Or. Harry Hodebourg, cofondateur du collectif, a également condamné ces actes de dégradation, tout en reconnaissant « qu’il était difficile de trouver une position unanime » entre tous les opposants au projet.
*FedomG : Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane
Téléphonie : les zones blanches ont de l’avenir…
Ascenseur émotionnel pour les ultramarins. Alors que le gouvernement se gargarisait récemment d’avoir « contraint » les opérateurs téléphoniques à s’engager (à hauteur de 3 milliards d’euros) pour résorber les zones blanches sur le territoire national, les parlementaires ultramarins ont appris que cet accord ne s’appliquerait pas dans les DOM. La raison : « d’autres opérateurs ». Orange (Caraïbes) et SFR ont en effet – n’en déplaise à leurs clients – des fréquences différentes à celles de l’hexagone, qui ne sont pas concernées par l’accord…
Si les élus guyanais ont promis de monter au créneau pour protester contre cet état de fait, l’Etat, de son côté, a néanmoins assuré avoir engagé un travail sur la couverture des routes nationales depuis plusieurs mois pour déterminer les besoins de ces axes qui sont régulièrement la cible des critiques vis-à-vis du réseau mobile.
Santé : les hôpitaux de Paris en renfort
Une convention de partenariat a été signée vendredi dernier entre l’ARS, les centres hospitaliers guyanais et l’APHP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) pour accompagner le développement de l’offre de soin sur le territoire. « L’ambition est de prolonger et renforcer les coopérations existantes et d’en créer de nouvelles » annoncent ainsi les signataires, déjà en contact, mais dans le cadre d’urgences sanitaires.
Martin Hirsch, le directeur de l’APHP a annoncé vouloir faire « changer les choses » en Guyane en permettant aux hôpitaux locaux de s’appuyer sur l’ingénierie et l’expertise de ce réseau d’une quarantaine d’établissements franciliens. Mise à disposition de compétences pour le CHOG, mise en commun de personnel par visio-conférence ou téléconsultation, création de postes d’assistants partagés (à partir de mai 2018) dans les domaines des maladies infectieuses, ou encore formation des personnels médicaux et paramédicaux sont autant de points qui ont été évoqués.
Blocage à la prison de Rémire
Surpopulation, violences, manque de moyens humains et matériel, état de délabrement des établissements… La grogne se fait entendre depuis une dizaine de jours chez les personnels de l’administration pénitentiaire. La mobilisation nationale avait toutes les raisons de toucher la Guyane, et la prison de Rémire-Montjoly. Ses agents procèdent à un blocage du centre pénitencier depuis jeudi dernier, à l’instar de ce qui s’est produit dans deux tiers des établissements nationaux.
Les « grévistes » (du moins les agents n’assurant pas le service obligatoire) réclament la dotation d’une quinzaine de postes supplémentaires, l’amélioration de leurs conditions de travail et des moyens techniques pour assurer la sécurité, ainsi que le transfert des trois détenus qui s’étaient évadés le 1er janvier.
La journée de négociation d’hier entre les syndicats du milieu carcéral et le gouvernement se poursuivra aujourd’hui, un accord n’ayant pu être trouvé. Les opérations de blocages vont se poursuivre, y compris en Guyane.
Bonus : Michel Onfray et les amérindiens…
Dans son livre « Nager avec les piranhas » paru en novembre dernier, le philosophe Michel Onfray revenait sur les quelques jours qu’il avait passé Guyane (Cayenne et Taluen), et en particulier sur la situation que connaissent les différentes communautés amérindiennes. Malheureusement, son séjour aurait dû être prolongé pour éviter « la pléiade d’erreurs » de fantasmes et d’approximations qu’a relevé Maxime Brousse (Un Saison en Guyane) sur Slate.fr.
« Plutôt que de mettre son poids médiatique au service de la cause amérindienne, plutôt que de porter la parole des penseurs indigènes, des chercheurs, artistes, personnels médicaux qui tentent d’améliorer la situation quotidienne des peuples autochtones de Guyane et qui réfléchissent à la question complexe de l’identité, le philosophe s’est vautré dans des propos de comptoir, insultant un paquet de monde au passage. » Avis aux « lumineux penseurs » qui voudraient tenter un projet similaire à celui de l’auteur de Cosmos ou du Traité d’athéologie en ne passant que quelques heures en Guyane…