Lors de la séance des questions d’actualité au gouvernement ce jeudi au Sénat, le sénateur de Guyane Georges Patient a interpellé la ministre de l’Outre-mer Annick Girardin sur la suite que donnerait le gouvernement aux Accords de Guyane signés le 21 avril. « Le gouvernement va honorer sa parole et respecter la signature de l’Etat » a-t- assuré l’ancienne ministre de François Hollande.
Celle-ci a annoncé qu’une réunion avec les parlementaires guyanais, les présidents de l’association des maires et de la CTG, ainsi que des représentants des collectifs se tiendrait ce mardi 11 juillet. Une rencontre qui a été confirmée par la CTG et les parlementaires. Ceux-ci étaient d’ailleurs invités ce jeudi avec leurs homologues ultramarins, rue Oudinot, pour découvrir le programme du gouvernement vis-à-vis des DOM.
Je réunirai mardi 11 juillet le comité national de suivi des Accords de #Guyane #Outremer #QAG https://t.co/AtDJKLsASz
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) July 6, 2017
Les Assises des Outre-mer à la rentrée, et de premières mesures en 2019
Annick Girardin a listé les huit grands thèmes* de la politique que mènerait son ministère. Une feuille de route qui comporte notamment l’organisation des Assises de l’Outre-Mer – promesse de campagne du candidat Macron – qui devraient se tenir à la rentrée. Elles doivent « permettre à l’Etat de réaffirmer sa détermination à accompagner les Outre-mer, (…) et répondre aux déséquilibres qui menacent la cohésion des sociétés » (éloignement, infrastructures, chômage, pauvreté, accès aux services essentiels, etc.).
« Ces Assises doivent aussi permettre aux outre-mer de se réinventer en territoires d’excellence et d’innovation. J’entends ici le développement de la recherche ; la création d’outils de financement nouveaux pour accompagner les projets des entrepreneurs ; la mise en valeur de la biodiversité, des énergies renouvelables ; la coopération régionale comme facteur de création commun de richesses et d’emplois ; la promotion de la francophonie et des marques « France ». Je crois en l’outre-mer des solutions. »
Les derniers « Etats généraux » des Outre-mer s’étaient tenus en 2009, suite aux importants mouvements de grèves qui avaient paralysé la Guyane et les Antilles. Ces nouvelles « assises » « ne seront pas un catalogue généraliste et flou d’engagements non tenus » a promis la ministre. Pourtant, le dispositif imaginé par la ministre ressemble à s’y méprendre à celui mis en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
De septembre 2017 à janvier 2018, un premier état des lieux sera élaboré lors de réunions dans chaque territoire. Puis, un Livre Bleu synthétisera l’ensemble. La concrétisation des mesures décidées devra se faire lors du projet de loi de Finances 2019, en octobre de l’année prochaine. Des « contrats de convergences » – prévus dans la loi Egalité Réelle – seront « l’un des produits de sortie des Assises » a promis Mme Girardin.
Continuité et/ou répétition ? Début de réponse à la rentrée.
Une feuille de route en 8 points Ainsi, Annick Girardin compte « mobiliser l’investissement public au service d’un projet de développement équilibré » ; établir un « cadre stable, plus lisible (…)en faveur de la croissance économique et de l’emploi » ; « faire des outre-mer des leaders en matière de lutte contre le changement climatique et de préservation de la biodiversité » ; « répondre aux aspirations de la jeunesse » ; « remettre les cultures ultramarines au coeur de l’intégration » ; « garantir à tous les ultramarins le droit fondamental à la sécurité » ; « donner à l’Etat et aux collectivités les moyens d’engager une véritable politique d’influence, notamment à travers les bassins régionaux » ; et « accompagner l’ensemble des collectivités dans leurs projets et la construction de leur destin. » Tout un programme, qui devra « s’inscrire en articulation court terme / long terme », malgré « les obstacles immenses qui nous attendent. » La ministre s’est dite « tenace et déterminée. » |