Il y a un mois, le Conseil Consultatif des Populations amérindiennes et bushinenge écrivait une lettre à François Hollande pour contester « l’octroi d’une habilitation à la CTG pour réglementer le foncier » qui pourrait découler de l’hypothétique Pacte d’Avenir attendu par la CTG. 200.000 hectares de forêt primaire pourraient passer sous la coupe de la CTG, et cela inquiète le Conseil, qui réclamait « la suspension de l’autorisation d’exploitation » des projets de mines d’or de Nordgold et de sa petite sœur Columbus Gold.
Pour les peuples autochtones, cette autorisation est « en violation des droits au consentement préalable » à leurs institutions et collectivités coutumières. « La France doit répondre dans un esprit de fraternité, de respect et de générosité » à la cause des peuples autochtones, estimait le Conseil. Une réclamation appuyée cette semaine par la Ligue des Droits de l’Homme, section Cayenne, qui a salué l’initiative, et exige à son tour « qu’aucune décision impactant notre environnement ne soit prise sans une véritable information de la population par des organismes indépendants ni son consentement. »
La LDH « exige un moratoire sur l’activité minière en Guyane tant que l’orpaillage illégal ne sera pas éradiqué », et estime que « ce n’est pas l’or qui fera vivre notre Guyane demain, mais bien sa forêt si nous savons la respecter. »
Lobbying sur le nouveau Code minier
Alors que le Code minier doit faire l’objet d’une discussion la semaine prochaine au sein de la Commission du développement durable de l’Assemblée Nationale avant d’être soumise au vote des parlementaires, la LDH demande aux députés guyanais « de tout mettre en œuvre pour faire adopter des amendements qui s’imposent avant que le pillage de notre région comme celui de notre planète ne soit inéluctable. »
Instaurer un droit de saisine citoyenne dès le dépôt d’une demande de titre minier ; identifier les populations concernées « au-delà des simples limites administratives des communes » ; inscrire dans le Code minier « la réparation de tout dommage, élargie à tous les préjudices directs ou indirects résultant de l’activité minière » et enfin, « rendre opposables à la délivrance de tout titre (…) le respect de l’état écologique, chimique ou quantitatif des eaux, de l’air et des sols, de la santé humaine, le maintien de la biodiversité, (espèces et habitats) et les mesures prises pour lutter contre le dérèglement climatique. » Telles sont les propositions de la Ligue des Droits de l’Homme.