Le 99ème Congrès des maires de France s’est achevé hier au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, par un discours de François Hollande devant des maires qui ne cachent plus leur colère face à la baisse des dotations de l’Etat.
Entre huées et applaudissements
A son arrivée sur la scène le ton était donné. Entouré de plusieurs ministres (Najat Vallaud-Belkacem, Axelle Lemaire, George Pau-Langevin), de la maire de Paris, Anne Hidalgo ou encore du président du Sénat, Gérard Larcher, le Président a été accueilli par un mélande de sifflets et d’applaudissements.
Face à une salle particulièrement remplie le Président parlera intempéries, terrorisme, insécurité puis annonce, sous les huées d’une partie du public, qu’il allait “diminuer de moitié l’effort demandé aux communes et intercommunalités en 2017.”
Celui-ci, initialement prévu de 3,7 milliards d’euros passera donc à un peu moins de 2 milliards mais c’est sans doute déjà trop tard pour inverser la tendance.
François Baroin, Président de l’Association des Maires de France, ne se satisfera sans doute pas de cette annonce, lui qui vient de s’engager pour 2017 aux côtés de Nicolas Sarkozy avec un poste à Matignon en ligne de mire.
La foire aux cadeaux et aux promesses est bien lancée
Qui peut être dupe de l’attitude des uns et des autres à moins d’un an de l’élection ? Et pourtant notre Président n’hésite pas, le cœur sur la main à annoncer chaque jour un peu plus, hier pour les enseignants, aujourd’hui pour les maires, demain pour les agriculteurs ?
Pareil, par exemple, pour Alain Juppé, en visite sur le congrès le 1er juin, ou pour Marine Le Pen ce mercredi 2 juin, tous sont ici comme au salon de l’agriculture, prêts à flatter l’un (le maire) tout en assommant l’autre (le gouvernement) et en expliquant combien ce sera mieux quand il (elle) sera élu(e).
Force est de constater que l’hyper-présidentialisation du pouvoir et l’élection quinquennale ont une fâcheuse tendance à gripper le système d’un pays qui semble finir une élection pour en préparer une autre.
C’est sans doute ce qui fait qu’aujourd’hui les français se sentent proches de leur maire, beaucoup plus que d’un autre élu.
La recherche de la proximité, d’une communication plus directe, est également un point qui est ressorti de ces 3 journées parisiennes avec des édiles de France et d’outremer à l’image de notre pays : inquiets pour l’avenir mais confiants dans leur capacité à réagir.
Nous reviendrons dans nos éditions de la semaine prochaine sur le bilan de ce congrès du point de vue des élus guyanais.
Thierry Maquaire / Paris pour le Kotidien
Pour mémoire
L’Association des maires de France (AMF), qui rassemble plus de 95% des maires et présidents d’intercommunalités toutes tendances confondues, fait pression sur l’exécutif depuis plusieurs mois pour obtenir la révision du volume et du calendrier des ponctions programmées en 2017.
La baisse des crédits de l’État a provoqué une chute de l’investissement des communes. Alors qu’il s’est élevé à 200 milliards d’euros pour l’ensemble des communes sur la période 2001-2007, il ne devrait être, selon l’AMF, que de 130 milliards sur 2014-2019.