Sans surprise, les prix exercés dans le département sont plus cher de 11,6% par rapport à la métropole. La différence est légèrement plus faible qu’en Martinique et en Guadeloupe où elle dépasse les 12%. Un tiers des dépenses des ménages sont consacrés aux transports et aux logements. Mais, ce sont les produits alimentaires qui grèvent le budget. En Guyane, les prix de l’alimentation sont supérieurs de 34% à ceux pratiqués en métropole.
L’Insee a compilé et décortiqué des milliers de références pour démontrer l’écart moyen constaté par l’Insee entre les prix à la consommation en Guyane et ceux de la métropole. La Guyane est plus chère de 11,6%. Plus de 90.000 prix ont été relevés en métropole et dans les Dom Tom. Et l’Insee en a relevé de 4 à 7.000 aux Antilles-Guyane, dont 1.500 en Guyane.
Pour comparer les ménages ultramarins et les métropolitains les chercheurs de L’Insee ont transféré un panier de consommation d’un ménage métropolitain dans les DOM. Conclusion : si le ménage gardait son mode de vie métropolitain, son budget augmenterait de 16% en Guyane. A l’inverse, pour une famille guyanaise en métropole, son panier baisserait de 6,8%. Les prix ont été collectés sur un mois, en mars 2015, sur des articles autres que ceux qui figurent sur le bouclier qualité-prix.
Un tiers des dépenses des ménages guyanais est consacré aux transports (achat de véhicules, leurs entretiens, ou les transports en commun), aux logements (le loyer, l’électricité, les factures…) et l’alimentaire. Mais dans les DOM, ce sont les produits alimentaires qui grèvent le budget. En Guyane, les prix de l’alimentation sont supérieurs de 34%. En cause, les coûts portuaires et l’étroitesse du marché. Se soigner coûte également plus cher en Guyane, avec une différence de 16% comparé à la métropole. “Car le prix de vente des médicaments est fixé par un arrêté qui existe. Mais le prix des médicaments est plus cher de 30 à 40%.” “Le prix du matériel de santé et les actes sont également plus chers”, indique Katia Le Goaziou, cheffe du service régional de l’Insee.
Les communications sont aussi plus onéreuses outre-mer : la téléphonie mobile est plus chère de 34,5% en Guyane. “C’est parce qu’en France métropolitaine, il y a eu l’arrivée des opérateurs low-cost. Les forfaits ont donc baissé mais pas ici”, explique Mme Le Goaziou. L’accès à internet est dans l’ensemble 40% plus cher. Entre 2010, date de la dernière étude, et 2015, l’écart c’est toutefois réduit car les modes de consommations ont évolué.
“La lutte contre la vie chère doit être une priorité dans les DOM”, a réagi la ministre des Outre-mer dans un communiqué, après la publication de cette étude. “Des mesures ont déjà été engagées pour contenir l’inflation entre 2013 et 2015 et réduire les écarts de prix pour de nombreux produits de consommation courante”, indique George Pau Langevin, notamment grâce à la loi de régulation économique Outremer (LREOM) qui a permis de stabiliser les prix à partir de 2013, et à la mise en œuvre du bouclier qualité-prix (BQP), qui repose sur “une modération négociée des prix dans la grande distribution”.
La ministre annonce qu’elle prendra de nouvelles mesures dans les prochains mois, notamment concernant les commerces de proximité, les tarifs téléphoniques ou encore le logement. Une circulaire présentant ces mesures sera prochainement publiée.
Grinda S