La dernière “vague” d’étude de l’audience TV et radio réalisée par Médiamétrie entre octobre et décembre, vient de rendre son verdict pour la Guyane. Cet indicateur, très utile pour les chaînes et stations privées, vient une fois encore démontrer la “domination” de Guyane 1ère sur les deux médias…
Pourtant, 2015 avait été marquée par le rachat de la chaîne ATG (Antenne Télé Guyane) par l’ancienne Antilles Télévision devenue Antenne Télévision Guyane (ATV) en septembre, et le lancement d’une nouvelle station hertzienne : Radio Péyi, plus tôt en janvier. Plusieurs radios et la chaîne KTV n’ont pas été mesurées par Médiamétrie.
Les résultats de l’étude d’audience étaient donc particulièrement attendus par les acteurs du privé (comme du public). Mais sans pour autant être ridicules, les deux jeunes concurrentes de Guyane 1ère ont encore du pain sur la planche avant de détrôner le service public… et ses moyens colossaux.
A la télévision, l’ancienne RFO réalise une remontée de 5 points par rapport à décembre 2014, avec un total de 33,3% de part d’audience. Face à elle, la jeune ATV Guyane ne s’empare que de 2,2% de la part d’audience totale. Un “score” certes faible, mais en augmentation par rapport à ceux réalisés par ATG fin 2013 (pas de données en 2014) : 1,3% (contre 30% sur Guyane 1ère). Notons qu’en audience cumulée*, ATV Guyane réalise un score de 7,5%, et la chaîne publique 51,9%.
*audience cumulée : pourcentage de personnes différentes ayant regardé une chaîne de télévision ou écouté une station de radio au cours d’une période donnée quelle que soit la durée de leur écoute.
A la radio, là encore, Guyane 1ère rafle la plus importante part d’audience (44,2% et 36,4% en audience cumulée), quand Radio Péyi en recueille 2,8% (et 2,5% d’audience cumulée). La progression par rapport à la période avril-mai 2015 est cependant intéressante, puisque la station privée était à 1,4% de part d’audience. Nette progression également pour Métis FM qui passe en un an de 2,7% à 3,6%, tandis que Trace FM, Radio Mosaïque, NRJ Guyane, Nostalgie ou encore Chérie FM Guyane connaissent respectivement une baisse de 3,1 points, 1,5 point, 1,3 point, 1,1 point, et 0,8 point. Les autres stations sont soit stables, soit non renseignée dans l’étude.
Globalement, les radios généralistes rassemblent le plus grand nombre d’auditeurs (52,3% contre 43,8% en 2014), suivies des radios musicales (39,4% contre 48,3% en 2014) puis des radios thématiques (6,7% contre 5,3% en 2014). Le service public (y compris les radios métropolitaines) récupère 50,1% de la part d’audience, contre 29,5% pour les radios privées commerciales, et 18,8% pour les radios associatives. Par rapport à l’an dernier, seul les stations publiques progressent.
Loin d’abandonner ses postes de télévision ou de radio, chaque guyanais(e) passe en moyenne 5h05 à regarder la TV chaque jour (!) et 3h08 à écouter la radio. C’est une minute de plus qu’en 2014 pour la télé, et 22 minutes de moins pour la radio. Les chaînes et stations privées, de leur côté, rivalisent d’inventivité pour proposer à leurs téléspectateurs et auditeurs toujours plus de programmes locaux, où sont impliqués au maximum les populations.
Et dans les autres DOM ? A la différence de la Guyane ou encore de Mayotte, les auditeurs et téléspectateurs des Antilles et de la Réunion accordent moins de temps au service public, puisque des chaînes comme ATV Martinique, Antenne Réunion, ou des stations comme Freedom, Exo FM (La Réunion), RCI Martinique ou RCI Guadeloupe tiennent la dragée haute aux chaînes et stations de La 1ère. Notons par ailleurs que les antillais écoutent davantage la radio que les guyanais ou les réunionnais (une heure de plus en moyenne).
Sans doute faudra-t-il plus de temps aux chaînes et stations privées de Guyane pour prendre la place qu’elles occupent dans les autres départements ultramarins… Une chose est sûre, la diversité de l’information est primordiale pour une meilleure compréhension du monde – y compris local – qui nous entoure. Aux professionnels comme aux “consommateurs” d’en prendre bien conscience.
Dernier point : le panel de Médiamétrie est régulièrement “attaqué” par les patrons de chaînes locales – comme ce fut le cas de Jean-Paul Le Pelletier à l’époque où il présidait ATG – qui estiment qu’il n’est pas représentatif des usages de toute une population.