L’Autorité de la concurrence a sanctionné le 15 décembre 2015 une vingtaine d’entreprises de messagerie (transport de marchandises en colis de moins de 3 tonnes et surtout par route), et leur syndicat professionnel (TLF), à hauteur de 672 millions d’euros pour deux ententes sur des hausses tarifaires annuelles, entre 2004 et 2010. Une amende infligée à l’approche des fêtes de Noël, alors que de nombreux cadeaux transitent par l’intermédiaire de ces entreprises.
Selon l’Autorité, “des tours de table étaient régulièrement organisés en amont et en aval des campagnes de revalorisation tarifaire ; ce qui permettait aux entreprises d’homogénéiser leurs demandes tarifaires et de sécuriser leurs négociations commerciales. Les discussions étaient tenues secrètes et ne faisaient l’objet d’aucun compte rendu officiel.”
Pour expliquer le calcul de cette sanction dont le montant est conséquent, l’Autorité a pris en compte la durée des pratiques, “leur gravité et le dommage causé à l’économie notamment aux PME, qui faute d’un pouvoir de négociation suffisant, ont été les principales victimes de l’entente.” Cependant, les sanctions ont été modulées pour plusieurs entreprises afin de tenir compte de leurs difficultés financières.
Les entreprises impliquées sont les plus importantes du secteur: Alloin, BMVirolle, Chronopost, Exapaq, Ciblex, DachserFrance, DHL Express France, FedEx Express France, Gefco, Geodis, GLS France, Heppner, Lambert et Valette, XP France, Norbert Dentressangle Distribution, Normatrans, Schenker-Joyau, TNT Express France, Transports Henri Ducros, Ziegler France.
Bien que le chiffre d’affaires de ces entreprises soit en progression constante, le secteur de la messagerie est depuis plusieurs années confronté à une rentabilité très faible, voire négative. Cette faiblesse des marges a conduit à de nombreuses faillites et restructurations, en particulier au cours de l’année 2008, marquée par la disparition de 11% des entreprises du secteur.