Pour reprendre le contrôle de ses frontières extérieures, la Commission européenne a proposé ce mardi la création d’un corps européen de gardes-frontières et de gardes-côtes qui pourrait se déployer y compris dans un Etat récalcitrant, en passant outre la souveraineté des Etats membres. Un projet qu’elle présente comme “nécessaire” pour “rétablir la sécurité”. L’enjeu est d’éviter que le chaos aux frontières extérieures ne provoque la fin de la libre circulation dans l’espace Schengen, un des piliers de l’UE. Selon la Commission, il y a eu près de 1,5 million de franchissements illégaux de frontières depuis janvier, par des migrants poursuivant leur route sans être dûment enregistrés.
“Le nouveau corps européen de gardes-frontières proposé par la Commission européenne permettra d’améliorer ‘la sécurité’ aux frontières extérieures de l’UE”, a plaidé mardi devant le Parlement européen le commissaire aux Migrations, Dimitris Avramopoulos. “Il est essentiel de rétablir la crédibilité de notre système de gestion des frontières”, a insisté le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.
Bâtie sur les bases de l’agence européenne Frontex, la nouvelle agence s’appuierait sur un personnel permanent de 1.000 personnes à l’horizon 2020 et “les Etats membres devront mettre à sa disposition au moins 1.500 gardes-frontières” mobilisables en quelques jours, demande la Commission européenne.
Le projet dévoilé devant le Parlement doit encore être approuvé par les eurodéputés ainsi que par le Conseil de l’UE (qui représente les Etats membres), au terme d’un processus qui peut prendre de longs mois. Les débats promettent d’être difficiles, le projet touchant à la souveraineté des Etats.