Reprenons là où nous avons laissé (mardi dernier) les jeunes de Guyane, cette population “à éduquer, à loger, puis à employer” comme le notaient les auteurs d’une étude sur les enjeux de la croissance démographique (Insee, Iedom, AFD). Avec 442.000 habitants estimés en 2030, les besoins sont nombreux et touchent à tous les domaines… Au tour de l’éducation d’être au centre de notre article du jour.
Education : Pour permettre aux jeunes générations de se loger et de trouver un emploi, des efforts seront à poursuivre en matière d’éducation. Si depuis dix ans, les effectifs en charge de l’éducation ont augmenté de 44%, que de nombreux chantiers d’établissements scolaires ont été lancés ou achevés (26 de plus qu’en 2000), et qu’une “nouvelle” université a vu le jour, n’en demeure pas moins que “de fortes inégalités” persistent en matière de niveau d’étude des jeunes guyanais.
“En 2011, plus de 9.000 élèves ayant entre 18 et 24 ans se retrouvent hors du système scolaire sans diplôme plus élevé que le brevet des collèges” observe l’étude. “Le taux de chômage des jeunes sortis possédant un CAP ou un BEP est de 55% ; 38% chez les jeunes possédant le baccalauréat et il chute à 9% chez les jeunes sortants de l’enseignement supérieur” poursuivent les auteurs.
Les raisons de ces inégalités sont nombreuses, souvent liées aux manquements des dispositifs existants et à l’origine sociale (et géographique) des élèves. Les acteurs de l’éducation auront fort à faire pour accueillir les quelques 120.000 élèves du premier et du second degré en 2030…
En 5 ans dans le 1er degré, 1.000 élèves supplémentaires étaient scolarisés à St-Laurent du Maroni, tandis qu’à Macouria, 600 nouveaux élèves affluaient avec l’achèvement de la ZAC de Soula. A l’échelle régionale, le 1er degré a connu une hausse de 5,3%, soit 2.200 nouveaux élèves inscrits sur un total de 44.050. Sur la même période mais dans le 2nd degré, ce sont 3.850 élèves de plus qui se sont inscrits, soit une croissance de 13% en 5 ans. Ils sont au total 33.600 à être scolarisés dans les lycées de Guyane.
Selon le “scénario médian” des auteurs du rapport, 21.500 nouveaux élèves devront être accueillis dans le 1er degré, et 21.300 de plus dans le 2nd degré. Pour répondre à cette augmentation, l’évolution des effectifs nécessiterait une hausse oscillant entre 2 et 2,7% chaque année, et en particulier au lycée, “car les écarts à combler avec la France métropolitaine sont très importants (…) chez les lycéens”.
Mais les crédits de l’Education Nationale sont particulièrement difficiles à mobiliser en ces temps de restriction budgétaire, et les responsables politiques locaux devront trouver de nouveaux moyens supplémentaires pour pouvoir construire tous les établissements scolaires nécessaires à cette hausse de la population. De même, le rectorat va devoir poursuivre et intensifier sa politique de formation et de recrutement de nouveaux enseignants pour répondre à la croissance du nombre d’enfants scolarisés.
Suite de ce dossier dans votre édition de mardi prochain… avec l’emploi.