Suite à l’appel à la grève lancé mercredi par la centrale UTG, le syndicat UTG de la Régie Communautaire des Transports a poursuivi le blocage du dépôt de bus route de la Madeleine à Cayenne, ainsi que le passage des usagers (mis à part les ambulances et quelques deux roues) pendant toute la journée de jeudi.
La veille pourtant, les organisations syndicales avaient été reçues par les forces de l’ordre et la CACL pour établir un cahier de 14 mesures pour lutter contre l’insécurité dans les bus. La CACL s’avançait donc en nous disant que ce jeudi matin, “un service minimum” serait assuré… aucun bus n’a pu circuler et les usagers – des transports en commun mais aussi de la route – ont pâti de la poursuite du blocage.
“Nous nous sommes quittés sur des paroles, sans que rien ne soit acté” expliquait Olivier Goudet de l’UTG-RCT hier matin au niveau du barrage de la Madeleine, à propos de la réunion de la veille. “Nous voulons une implication totale des forces de l’ordre” pour rétablir la sécurité à l’intérieur des bus. Dans la soirée de mercredi, malgré la réunion constructive de la matinée, les grévistes se sont réunis deux fois (21h30 et 23h) pour finalement prendre la décision de poursuivre leur droit de retrait entamé lundi. “Par mesure de sécurité pour le personnel, nous poursuivons le mouvement”.
Le numéro 3 de la centrale UTG demandait une nouvelle rencontre pour débattre sur “deux points primordiaux” qu’il n’a cependant pas souhaité communiquer, assurant néanmoins qu’il ne s’agissait “pas d’une demande d’augmentation, ou d’installation de climatisation dans les bus”. “Notre priorité, c’est que nous soyons assurés d’avoir une protection optimale (…) à la fois pour les agents mais aussi pour les usagers” poursuivait M Goudet.
C’est la CACL qui, dans la soirée, communiquait à nouveau sur la rencontre de mercredi, et explicitait ces deux mystérieux “points primordiaux” : “la section UTG-RCT a souhaité avoir des garanties supplémentaires sur les engagements pris par la CACL et les autorités”. Et en particulier “de préciser le calendrier d’effet des mesures décidées”. Pour l’Agglo, “il n’y a pas lieu d’entraver le service public (…) et d’empêcher les citoyens de circuler. (…) Il n’y a plus de lien direct entre les revendications propres à la RCT et le barrage qui perdure”.
La mobilisation devant était également liée à la journée de mobilisation qu’avait annoncé la centrale UTG pour ce jeudi, en soutien au mouvement de grève qui perdure chez EDF.
Journée d’action de l’UTG
Mercredi, l’UTG avait dressé face à la presse le constat d’une “situation générale qui se dégrade”, et évoqué les nombreux conflits sociaux en cours en Guyane. Albert Darnal avait ainsi demandé à tous les syndicats UTG et aux citoyens se sentant concernés de se mobiliser ce jeudi “pour tirer la sonnette d’alarme”. Sapeurs-pompiers, agents d’EDF, salariés de l’aéroport et du GPM ou encore chauffeurs de bus syndiqués à l’UTG ont donc débrayé de manière synchronisée hier matin en soutien aux grévistes d’EDF.
Pourtant, au même moment, les négociations reprenaient entre la direction d’EDF Guyane et l’UTG, après l’intervention des parlementaires auprès des deux parties. Quatre semaines de grève n’auront pour le moment pas permis de faire évoluer les revendications du syndicat (70 postes à créer sur 3 ans dont 10 immédiatement) ni les réponses de la direction (qui propose 4 créations de postes).