Cinq salariés d’Air France ont été interpellés ce lundi matin dans le cadre des violences survenues contre des dirigeants de l’entreprise il y a une semaine. Réveillés à l’aube par la police, les salariés ont été placés en garde à vue pour une durée maximum de 48 heures. Plusieurs centaines de salariés avaient fait irruption lundi 5 octobre en CCE et deux dirigeants avaient été physiquement molestés, leurs chemises arrachées, des images qui ont fait le tour du monde.
De source policière, ces interpellations ont été décidées “sur la base de témoignages et de la vidéo-surveillance”. Selon le parquet de Bobigny, “une sixième personne a été placée en garde à vue dans la matinée”. Les cinq premiers gardés à vue travaillent dans la branche Cargo ou à Air France Industries, notamment comme magasiniers.
L’interpellation de ces salariés, dont cinq sont militants de la CGT, participe d’une volonté de “faire peur” et d’intimider le personnel de la compagnie aérienne, a déploré lundi un dirigeant cégétiste. “Ça ne va pas calmer les choses”, a déclaré le secrétaire général du Comité central d’entreprise, Didier Fauverte.
Les salariés se mobilisent pour faire face au plan de restructuration d’Air France prévoyant 2.900 suppressions de postes. Suite aux événements du 5 octobre, la compagnie aérienne – moquée par ses concurrents si on en croit son PDG Alexandre de Juniac – a lancé une campagne de communication pour rassurer sa clientèle en France comme à l’international. L’entreprise a précisé à ses clients que “dans un monde extrêmement concurrentiel, Air France doit prendre des mesures courageuses afin d’assurer son avenir”.
La direction d’Air France a reçu vendredi les deux principaux syndicats de pilotes, le SNPL et le SPA, quatre jours après les incidents qui ont émaillé le CCE de la compagnie. A la sortie, chacun a semblé vouloir jouer l’apaisement. Le message que la direction cherche à faire passer est que sa porte reste ouverte, mais toujours en vue d’appliquer son plan initial, baptisé Perform 2020.