Angela Merkel et François Hollande ont profité de leur adresse conjointe devant le Parlement européen à Strasbourg pour appeler l’Europe à l’unité face aux crises qui secouent le Vieux Continent, à commencer par celle des réfugiés, mais aussi à empêcher une “guerre totale” en Syrie.
“C’est précisément maintenant qu’il faut plus d’Europe. Il faut le courage et la cohésion dont l’Europe a toujours fait preuve quand c’était nécessaire”, a plaidé la chancelière allemande, en rappelant “les bouleversements” que l’Union européenne avait surmontés depuis la chute du Mur en 1989. Le président français a également mis en garde, sous les applaudissements, contre une “fin de l’Europe” et un “retour aux frontières nationales” si l’UE ne faisait pas preuve d’unité.
Il a appelé les pays européens à faire preuve de solidarité “vis-à-vis des réfugiés, victimes des convulsions du Moyen-Orient”, vis-à-vis des “Etats européens qui en subissent la pression en première ligne” (Grèce notamment), et vis-à-vis de “l’Afrique qui se bat pour son développement”. Faire preuve de solidarité, c’est ne pas sombrer dans la “tentation du repli national”, a-t-il poursuivi.
Pour François Hollande, l’Union européenne doit mettre en application au plus vite les dispositifs sur lesquels elle s’est mise d’accord pour répondre à la crise. A savoir : engager des discussions avec la Turquie où “les réfugiés doivent être accueillis” ; mettre en place des centres d’accueil et d’identification ; et “répartir les demandeurs d’asile entre Etats membres”.
Les eurosceptiques jouent la provocation
“Merci Mme Merkel de venir avec votre vice-chancelier administrateur de la province France“, a lancé à l’attention de la chancelière allemande la chef du groupe parlementaire Europe des Nations et des Libertés, une certaine Marine Le Pen. Face à François Hollande, la présidente du Front National a déclaré : “Vous venez en séance de rattrapage car votre Union européenne est en train de s’effondrer (…) obligée de se maintenir par le chantage, la menace et l’intimidation”.
Ce à quoi le chef de l’Etat a répondu : “La souveraineté n’a rien à voir avec le souverainisme. La souveraineté européenne, c’est d’être capable de décider pour nous-mêmes et d’éviter que ce soit le retour aux nationalismes, aux populismes, aux extrémismes”. Il a également accusé la fille de Jean-Marie Le Pen de vouloir “sortir de la démocratie”, en plus de vouloir sortir de l’Europe.