J’ai lancé une pétition sur les prix des carburants en Guyane sur change.org
De ci de là, j’entends les uns et les autres dire ou écrire “bravo” (souvent), “ça ne sert à rien” (souvent aussi), “de quoi se mêle-t-il ?” (voir définition du mot citoyen), “encore lui” (voir parenthèse précédente)… J’ai même eu le droit à une “vocation à la popularité” dixit le directeur général d’un “opérateur de produits pétroliers” (l’arrogance de certains Nantis n’a décidément pas de limites mais elle a toujours… un terme).
Pourquoi cette pétition ?
Faute de relais politique, à l’heure du numérique, la pétition en ligne est devenue une action politique comme une autre, une sorte de référendum d’initiative populaire tant vanté dans les programmes politiques des candidats mais vite oublié une fois ceux-ci élus.
Mais encore ?
Parce que je crois, malheureusement, que professionnalisant de la vie politique aidant, les politiques deviennent de plus en plus déconnectés de la vie réelle. En l’espèce, voitures de fonction et cartes de carburant mais plus globalement, il arrive un moment où les avantages en nature (logement de fonction, téléphones portables, frais de représentation ou de bouffe, pardon de bouche) pris en charge par les collectivités, donc… nous, les rendent de plus en plus insensibles à la violence que représente la vie chère pour leurs concitoyens. Car ne nous trompons pas de combat. La vie chère est une violence. A rapporter à la phrase (légendaire ?) d’“élus soucieux du bien-être de leurs administrés“.
N’avez-vous pas remarqué comme se développent lors des manifestations dites culturelles, des espaces VIP interdits au tout venant, d’aucuns diraient les “Sans dents”, comme pour copier l’imaginaire capitaliste où une minorité privilégiée ne daigne plus partager son espace avec le peuple (non, je ne suis pas devenu communiste). On boit et on festoie sans honte ni retenue, gratuitement, séparé physiquement de la masse populaire qui elle, le plus souvent, s’est acquittée du prix d’entrée à la manifestation. Bon là je m’égare… quoique.
En as-tu fini avec les élus ?
Non. Ce que je trouve hallucinant, c’est l’absence de réaction des élus en général, des candidats à la future collectivité en particulier sur cette question. Sans tomber dans le populisme comme semble le penser le brillant intellectuel pétrolier pré-cité, quel bel argument de campagne pour celui qui s’engagerait à prendre à bras le corps cette thématique de la vie chère. Mais c’est à croire que nos élus, fatalistes, NOUS condamnent à travers l’Octroi de mer, la taxe sur le carburant (TSC), les taxes d’aéroports, à supporter leurs charges d’investissement (passe encore) et leurs charges de fonctionnement…
Pourquoi le 30/08/2015 ?
La Préfecture communiquant chaque 1er du mois, il s’agissait de rendre visible l’attente forte de la société guyanaise d’une baisse des prix des carburants qui tienne compte du prix historiquement bas du baril de pétrole…
Pourquoi écrire au Préfet ?
Bonne question dans la mesure où si le prix du carburant est lourdement taxé fiscalement, la part qui revient à l’Etat est minime. Mais d’une part, c’est la Préfecture qui communique les prix des carburants d’où l’interpellation directe à l’émissaire de l’information (et non aux gérants et autres pétroliers comme le pense le “phare du monde” pré-cité). D’autre part s’adresser à la Région pour une baisse conséquente de la TSC dans le contexte électoral autour de la future collectivité territoriale aurait pu être interprété comme une action politique contre son actuelle gouvernance.
J’ai commis une erreur Tu es surpris, ébahi, dubitatif d’un tel aveu. Je le suis moi-même.
Quelle erreur ? C’est d’avoir initié cette pétition de mon seul nom au lieu de l’appuyer sur un collectif ou une association comme celle remarquable de l’ACG (Association des Consommateurs de Guyane). Heureusement, “l’expérience provient de la somme de nos erreurs”, dixit Enzo Ferrari.
Il va de soi que cette pétition nous appartient. Continuez à la signer…
Farouk AMRI